Cette fois, je ne suis pas l'instigateur de cette course ! C'est Seb, de Bourg St Maurice, qui après contact sur internet et par téléphone, m'a proposé de me faire découvrir cette partie de la Vanoise.
Après l'avoir récupéré à Bourg, nous montons tous les deux en direction de Peisey-Nancroix, et nous stationnons au bout du vallon, devant le refuge-porte de Rosuel.
C'est la fin d'après midi et alors que tout le monde redescend, nous nous montons ! Nous montons d'un bon train. A hauteur des chalets de la Plagne, nous nous hydratons et bifurquons en direction du col de la Sachette. Le sentier part plein est. Plus loin, nous le laissons pour monter plein nord (hors sentier) en direction du dôme des Platières.
Derrière nous, une jolie vue sur le refuge d'Entre le Lac, dans lequel j'avais dormi avec les amis il y a 5 ans déjà ... le temps passe.
C'est sur un replat, vers 2700m, que nous poserons nos duvets. Une partie de la soirée est consacrée à l'édification d'un petit muret sensé nous protéger du vent (je constaterai par la suite que son action n'a pas été 100% efficace !).
Nous prenons le repas tranquillement, abrité du vent et face à cette austère face sud des Platières. Le ciel est partiellement couvert, la pluie annoncée n'est pas venue, tant mieux.
Comme il ne fait pas très chaud, nous rentrons rapidement dans les duvets. La nuit fût, comment dire ?? fraîche et ventée ! Bref pas trop dormi, et je ne suis pas mécontent de me lever. Le ciel est bien étoilé, et après avoir avalé le petit-déj, rangé les duvets et préparé le matos, nous partons pour cette très très longue (mais nous ne le savons pas encore) course !
Nous quittons rapidement le terrain morainique (terre sans consistance, pierriers instables ...), et progressons sur les 1ers névés. Le regel nocturne a été bon et notre progression en est facilitée.
Nous parvenons au dôme des Platières (3 473m) vers 08h00. Nous pouvons constater qu'il nous reste encore bien à faire. L'arête entre Platières et la Sache est rapide et le dôme de la Sache (3 601m) est atteint vers 09h20.
Sèb et moi, nous sommes d'accord. Il reste encore une belle traversée jusqu'à la brêche Puiseux et il nous faut renoncer à l'ascension du Mont Pourri !
Nous progressons sur le fil de l'arête. Un gros gendarme nous oblige à quelques pas d'escalade (en III). Nous sortons la corde pour quelques manip de sécurité (surtout pour la désescalade).
Juste après une belle traversée, très expo nous oblige à la plus grande vigilance. Nous progressons corde tendue, en pointes avant et piolet, la couche de neige est peu épaisse et la glace est juste dessous ! La rimaye est juste sous nos pieds attendant notre chute grande ouverte !
Finalement on tente de la traverser sur un pont de neige. Le choix est judicieux et met fin à cette traversée qui nous a fait (un peu) transpirer. On poursuit la descente, on traverse encore des belles crevasses avant que la pente ne se radoucisse. Ce glacier sud de la Gurraz offre de belles vues sur de superbes séracs en équilibre, et de belles crevasses bien ouvertes.
Nous prenons pieds sur le glacier nord de la Gurraz et arrivons enfin à la moraine terminale. Nous prenons le temps de ranger tout le matériel (piolet, crampons, baudriers, broches, sangles, dégaines, pieu à neige ...), les sacs s'en trouvent d'autant alourdis.
Nous passons devant le refuge Turia puis nous nous séparons. Je file vers Arc 2000, par une très longue sente à flanc de montagne, qui ne fait que monter et descendre. C'est à 17h00, que je parviens à Arc 2000.
Je descends à 1600, puis remonte à 1800 grâce à la navette gratuite. Un coup de stop et hop coup de chance, je me retrouve au parking des Lanches.
: Cette sortie se déroule en terrain glaciaire nécessitant du matériel spécifique (crampons, piolet, baudrier …). Cette course ne répond pas aux prérogatives de l’Accompagnateur en Moyenne Montagne, diplômé d’état. Si vous êtes intéressés par ce type de randonnée, veuillez-vous adresser à un Guide de Haute Montagne seul professionnel habilité à vous y conduire.