Ce 22 mars 2009, nous arrivons un peu tardivement (par rapport à nos habitudes) au hameau du Gleyzin point de départ de notre randonnée. Déjà nous sommes surpris
par le nombre de véhicules présents sur le parking !
A peine sortis du hameau, le soleil illumine le cirque formé par la chaîne de l'Oule. Les raquettes sur le sac, nous attaquons rapidement la 1ère difficulté de la journée. Il
s'agit d'une belle montée à travers bois jusqu'au « chalet du Bout ». Le sentier est verglacé et il faut être prudent. Nous doublons un groupe de raquettistes juste avant ce joli refuge
implanté dans une clairière. Nous prenons quelques fruits secs.
Un peu plus haut nous arrivons au pied du « sapin Henri IV », un sapin pectiné dont l'age est estimé à 400 ans, 30 mètres, environ 5 mètres de
circonférence à 1m30 !!
Le tracé se fait plus raide par moment à travers bois, un dernier effort en plein soleil avant d'atteindre un petit collet entre la croix du Léat et la « Pierre du Pin ». De cet endroit
nous avons une superbe vue à l'ouest sur le Pleynet, la crête du Poulet, la Chartreuse. A nos pieds nous découvrons le refuge du lac du Léat. Le lac encore totalement recouvert de neige n'est pas
apparent.
A l'est, le refuge de l'Oule (ou Antoine Cros), et des montagnes plus minérales, plus ciselées : Pointe du Gleyzin, le Grand Morétan, Puy Gris...
Il est 11 heures 30. Les conditions de neige sont excellentes. Le B.R.A. consulté avant de partir (comme pour chaque randonnée hivernale) indiquait un risque 1 sous 1800m, et 1/2 entre 1800 et
2400m. Les observations confortent le B.R.A.
Je propose au groupe (Jean-Claude, Pierrette et Sébastien) plutôt que de descendre au lac comme prévu d'aller chercher un sentier plus sauvage, sous la montagne de l'Oule pour sortir sous le
refuge du même nom. La réponse est connue d'avance : « C'est toi qui voit, Romu ». Je vis toujours intérieurement, discrètement, avec pudeur cette confiance que le groupe met en
moi.
Il y a du monde à la croix du Léat, et nous partons donc sur un itinéraire moins emprunté. Il est noté que le surlignage rouge (rando d'été) n'est pas présent sur
la carte IGN papier mais l'est sur le CD Géorando d'IGN !
Nous traversons plusieurs coulées et serpentons à travers les aulnaies de ravin qui se succèdent. Un bouquetin (ou peut être un chamois) est passé avant nous. Mais nous ne le verrons pas. La
traversée est assez physique à cause de la qualité de la neige.
Mais nous parvenons quand même sur le bel alpage juste sous le refuge. Encore 150 m positifs, en plein soleil !! Raides les « S » !!
Le refuge ouvert est fréquenté. Il est à moitié recouvert de neige. Ici, nombreux sont les randonneurs à skis et à raquettes. C'est dans la salle à manger que nous
nous posons. Pendant que nous mangeons des skieurs de retour de course récupèrent leurs affaires avant de redescendre dans la vallée.
Il nous faut repartir. Dehors le soleil tape toujours autant. Nous redescendons par une combe dans laquelle coule un petit ruisseau.
La descente traverse encore ici de nombreuses coulées. Il faut dire que de jolis couloirs surplombent le chemin.
A notre arrivée au parking il n'y a plus que deux voitures. Il est 16 heures 45. Nous nous retournons une dernière fois pour voir le cirque de l'Oule.
Bilan : Une très belle randonnée hivernale, 1100 m de dénivelé positif. Une ambiance haute montagne.
Je tiens à préciser que cette randonnée ne peut être réalisée l'hiver que si le manteau est bien stabilisé. Il convient de consulter le B.R.A., d'être attentif à toute information visuelle (présence de plaques, de congères...) sur le terrain.
Il existe sur le marché des « Aides à l'estimation du risque avalanche » qui facilitent la prise de décision.
En cas de doute il faut savoir faire preuve d'humilité et savoir renoncer.