A force de remonter des vallons par ci et par là, nous allons enfin remonter l'Ubaye. Cette belle rivière reçoit tout un tas d'affluents (Ubayette, ruisseau de Parpaillon … pour ne citer que les vallons que nous avons découverts) avant de se jeter dans le lac de Serre-Ponçon.
Nous sommes un de plus depuis hier soir, Mick nous a rejoint pour faire les deux dernières randonnées.
Nous avons l'impression d'aller au bout du monde ! Nous traversons St Paul sur Ubaye dernier gros village. A la sortie très belle vue sur l'impressionnant « pont du Châtelet » et la route qui mène à Fouillouse. Nous passons devant un ancien four à chaux, et après encore quelques kilomètres nous parvenons à Maljasset. Nous nous stationnons sur le parking désert en cette saison.
Le village est le premier depuis une semaine, dont les maisons sont toutes couvertes de lauzes. Ce qui lui donne un certain cachet !
Nous faisons une première halte au cimetière de Maurin. Une plaque en marbre vert y est présente. Les inscriptions ne sont plus lisibles néanmoins elle me permet de parler de la carrière de marbre vert de Maurin. C'est dans cette carrière que cette plaque a été prélevée en mémoire de deux frères décédés, à quelques années d'intervalles, alors qu'ils travaillaient à l'extraction.
Plus loin au lieu « la Combe brémond » une superbe harde de bouquetins mâles est au rendez-vous. Juste au dessus des quelques maisons, les animaux ne semblent guère gênés par notre présence. Après quelques photos d'usage ! Nous poursuivons. Ce sont deux biches que nous pouvons voir dans les prés bordant l'Ubaye. Nous sommes ravis.
Le sentier monte régulièrement et laisse découvrir petit à petit le vallon creusé par l'Ubaye. Nous faisons une courte pause à la cabane Parouart en compagnie de son propriétaire qui vient d'arriver.
L'ancien nous raconte un peu toutes les difficultés qu'il a à laisser cette cabane ouverte et en bon état. Il nous parle des travaux qu'il a réalisés et ceux qu'il souhaite faire !
Après le plan de Parouart, nous faisons une halte à la cabane « le Ga ». Cette cabane est ouverte mais un appentis à la porte ouverte permet de trouver abri en cas de mauvais temps.
Après cette courte pause nous reprenons notre route. Les gorges de la Salcette, déjà redoutées à l'époque de l'extraction du marbre, sont un peu compliquées pour nous. Les névés persistants rendent la progression un peu périlleuse. Il y a de la pente. Difficile d'imaginer des convois muletiers emprunter ce passage avec de lourdes pièces de marbre, car le terrain est de plus très instable.
Quelques étagnes broutent tranquillement sur les pentes abruptes, sous le Peouvou, devant nous.
Après ces délicates « gorges », l'Ubaye redevient sage et calme. Le paysage s'ouvre de nouveau. Au fond la bergerie de la Blave, but de notre sortie de jour, est en vue (il y a bien sûr la possibilité de remonter l'Ubaye plus encore, et de sortir au col de Longet).
Les marmottes profitent de la fonte des neiges, pour manger, jouer, flirter. Etienne explore les abords de l'ancienne carrière toute proche pour glaner ici et là quelques belles pièces vertes. Il est un peu déçu car il s'attendait à rentrer dans une mine.
Nous découvrons aussi une partie de la mâchoire inférieure d'une marmotte. L'impressionnante incisive encore en place. Cela me permet de rappeler que donner à manger à une marmotte en plus d'être nuisible à sa santé peut être très dangereux pour les doigts !
Nous prenons le repas devant le petit chalet d'alpage construit à côté de l'ancienne bergerie. Une fois de plus la quiétude des lieux est reposante.
Le retour s'effectue par le même itinéraire. Sous un ciel un peu plus menaçant. Les grands cornus sont toujours au même endroit, quelques un sur la route. Placides les animaux semblent faire abstraction de notre présence.