Voici l'article de Var-matin du 03 octobre 2012
La station de ski du mont Lachens, qui a accueilli tout le gotha varois au milieu des années soixante, va définitivement disparaître avec la destruction, par le conseil général, de l'hôtel-restaurant.
Créée par des hommes d'affaires raphaëlois, la structure, un tantinet utopique, n'a finalement connu que des bas, changeant de mains à plusieurs reprises, avant son acquisition par le Département en juillet, pour l'euro symbolique. Dépollué, le site va être rendu à la nature.
Sports d’hiver dans le Var : une idée grippée ?
Si la station Varneige évoque de bons souvenirs à la plupart des locaux qui l’ont connue, ses inconvénients pèsent davantage dans la balance. Ainsi Claude Marin, maire de La Bastide, a souligné, il y a quelques semaines encore, la peine qu’avaient les voitures à atteindre le Mont Lachens. « Chargées à bloc, les voitures montaient l’une derrière l’autre (...) Il est difficile de se croiser sur la petite route qui mène au sommet. »
Ce à quoi Bernard Clap, actuel président (PS) de la communauté de communes Artuby-Verdon, a répondu : « Les véhicules patinaient, calaient, dérapaient. Les chaînes fixées sur les roues n’étaient pas aussi performantes qu’aujourd’hui. » En quelques mots, un vrai parcours du combattant pour aller skier. « Gamine, je devais alors avoir six ans, le trajet me paraissait interminable » explique Pascale.
« Les promoteurs ont vu trop grand »
« On allait souvent là-haut pourtant, car j’avais alors de gros soucis de santé. À part la route, je garde d’excellents souvenirs de Varneige. J’ai eu droit à ma première paire de skis pour y aller ! L’hôtel-restaurant avait cet esprit cafétéria qui était rare pour l’époque. Et puis, on rencontrait le tout Draguignan… En été, on allait même y cueillir les framboises. » De bons moments qui ne trouvent pas grâce aux yeux de Claude Marin. Lequel a conclu, à un mois de la démolition, que « sans eau ni route d’accès, je me demande si les promoteurs n’ont pas vu trop grand. »
Les grandes dates
- 1960 : Construction de la seule station de ski du Var qui s’appellera donc Varneige.
- 1965 : Varneige devient opérationnelle avec ses trois petites descentes pour deux téléskis. Décès, dans un accident de plongée, de l’entrepreneur chargé des travaux quelques années plus tard. La station connut une bonne affluence mais l'ouverture de la station d'Andon l'Audibergue (Alpes-Maritimes), en 1967 détourna une grande partie de sa clientèle.
- 1970 : L'absence d'entretien des équipements, les aléas climatiques ... provoquèrent sa fermeture.
- 1981 : La mairie de Saint-Raphaël rachète l’hôtel-restaurant pour le vendre au Sivom de La Bruyère.
- 1986 : Le président du Sivom Artuby-Verdon, nouveau propriétaire des lieux, mure les ouvertures du bâtiment.
- 2009 : Suite aux négociations entreprises par le département avec le ministère de la Défense pour l’acquisition du « toit du Var » au titre des espaces naturels sensibles, des discussions débutent avec la communauté de communes Artuby- Verdon, le propriétaire de Varneige.
- 2012 : Le 19 juillet, le département devient propriétaire de la bâtisse ainsi que de la parcelle de 10 000 m2 l’abritant. Le 21 septembre a lieu la première partie de la démolition de Varneige. À savoir le désamiantage (coût : 13 156 €), la démolition en elle-même et le concassage des gravats (coût : 40 540 €) puis viendra le transport des agrégats (coût : 14 830 €).