Décidément cette année, le ciel n'est pas clément avec nous ! Alors comme toujours l'hiver on prévoit de prendre de l'altitude pour avoir de la neige plutôt que de la pluie. Donc après lecture de mes cartes, du BRA, prise en compte d'un abri pour manger …. j'emmène Mick et Séb à Chamrousse.
Le parking du téléski de Casserousse est déjà bien rempli quand nous arrivons. La remontée mécanique étant fermée, c'est à raquettes ou en ski de rando que les sportifs partent dans la poudreuse. Il a neigé hier, et déjà quelques flocons tombent.
Le départ est soutenu pas beaucoup le temps de se mettre en jambes ! On arrive rapidement au départ du 2ème téléski. Il commence à tourner, tout comme le télécabine au loin. Ce secteur était fermé hier et j'avais espéré qu'il le soit encore aujourd'hui. Ce sera moins calme, tant pis.
On fait le point ensemble, comme toujours personne ne sait ce qui est prévu, et je propose de modifier légèrement mon programme. J'avais prévu d'aller aux lacs Robert par le lac des Pourettes puis de tirer vers le col de la petite vaudaine. Mais finalement aux vues des conditions météorologiques et la stabilité du manteau neigeux (BRA et observations sur le terrain), je décide de monter à la croix de Chamrousse pour redescendre sur les Roberts ensuite (humilité, renoncement, analyse des dangers ... sont des qualités importantes en montagne).
Finalement le domaine est ouvert, et hormis la vue sur l'agglomération grenobloise (un peu bouchée), et l'effort physique, la 1ère partie n'est pas très intéressante, il faut bien le reconnaître !
Par contre après avoir bravé la tempête sur les hauteurs on bascule (toujours sous la tourmente) sur les lacs Roberts. Nous sommes bien heureux de trouver refuge dans la petite cabane relativement bien isolée.
On voit quelques randonneurs à ski qui remontent vers la piste des lacs Roberts, bravant la neige et nous, nous sommes tranquillement installé, au chaud.
Après le repas, il faut repartir, remettre la Gore-Tex bien humide, le bonnet, les gants et dehors les raquettes aux pieds. C'est toujours à ce moment là que survient l'onglée. Un ou plusieurs doigts s'endolorissent, alors on les bouge, on les tape contre les cuisses, on souffle dessus .... Chacun a sa méthode, et au bout de quelques minutes (plus ou moins longues !!) c'est un vrai bonheur de sentir le sang revenir mais paradoxalement c'est le moment où la douleur est la plus vive !
Impossible, sous l'épaisse couche de neige de trouver le chemin d'été qui longe les lacs Robert. Pour éviter de finir dans le lac on prend un peu de hauteur, mais la progression raquettes aux pieds dans cette pente est loin d'être facile. Par moment on s'enfonce jusqu'à l'entrejambe !
Dès que nous franchissons la brèche Robert sud, on se retrouve dans un vallon extrêmement sauvage. Les pentes sont vierges de toute trace.
On cherche le meilleur cheminement à travers les épicéas,aulnes ... Il y a aussi des pins cembros (ou arolle). Cela faisait quelque temps, que nous n'avions pas rencontré ce résineux dont la présence est inféodée au casse-noix moucheté. En effet cet oiseau se nourrit des pignons du cembro, son bec puissant étant capable de briser les cônes. Il en fait des réserves un peu partout et malgré sa bonne mémoire finit par oublier quelques graines ici ou là, assurant ainsi la colonisation (c'est dissémination des graines par un animal s'appelle la zoochorie).
On arrive aux lacs des Pourettes. Une pancarte ! Depuis les Roberts pas beaucoup de marquages ! On part dans la direction indiquée … mais après quelques mètres je ressors mon GPS car j'ai la sensation qu'on ne va pas dans la bonne direction ! On suit les indications de ma technologie de poche et on retrouve une marque sur un arbre.
Après quelques minutes on retrouve la piste de Casserousse et le parking presque vide.
Fin de cette belle randonnée, les conditions de neige ont donné une ambiance haute montagne, un vallon pourtant si proche de la station de Chamrousse. Environ 1000m de dénivellé quand même.