Après avoir galéré pour traverser Grenoble et Vizille, nous parvenons enfin à La Grave, puis au parking au bout de la route, lieu dit « Entraigues ».
Sur le trajet nous avons eu un peu de ciel bleu et beaucoup de pluie ! Au parking, peu de voitures. Nous nous équipons rapidement sous un ciel menaçant. Il est 19h20, j'avais dit aux gardiens du refuge du Goléon que nous serons là pour 20h !!!
Il faut reconnaître que pour cette 1èrepartie, nous ne sommes guère gâter par le temps très brumeux, et à la limite pluvieux. Nous ne pouvons pas profiter du paysage et la montée au refuge est vite réalisée.
Le repas est déjà terminé au refuge quand nous pénétrons dans la salle à manger. Il y a une petite dizaine de personnes que nous saluons. Nous faisons sécher nos T-shirts, et commandons une bière auprès de la gardienne.
Pendant que nous tirons du sac nos casse-croute, nous constatons que presque tout le monde s'apprête à aller au lit ! Il n'est que 20h30 pourtant.
Je me fais montrer notre chambre pour la nuit pour éviter de trop déranger. Il est sympa ce refuge, de grosses bougies pour éclairer les toilettes, l'escalier et le couloir.
Nous terminons notre repas. Le rendez-vous est pris pour 05h30. Il est 21h00, nous montons en chambre. Nous serons 3, avec un réveil à la même heure. Nous préparons les affaires pour le lendemain. Nous préparons les lits. A notre disposition, une couette épaisse, et des couvertures. Le top.
Personnellement je me suis endormi très rapidement, et je n'ai même pas entendu la pluie ! 05h15, réveil . 15 minutes plus tard nous sommes à table et à 05h45, nous sommes sur le point de partir. Le gardien nous indique le chemin à suivre pour éviter de redescendre sur le lac.
Il fait déjà presque jour, les frontales sont inutiles et je me dis que nous aurions peut être du partir un poil plus tôt !! Quoi qu'il en soit dans le ciel pas un nuage. La Meije et le Râteau sont encore dans la pénombre. Nous cheminons au dessus du lac avant de redescendre sur le refuge Carraud. C'est là que nous retrouvons le sentier.
Le soleil commence a illuminer les crêtes autour de nous. Nous remontons le Maurian, torrent alimenté par la fonte du glacier Lombard. Nous rattrapons le groupe qui nous précédait au pied du glacier. Nous nous équipons comme eux.
Notre cordée part la 1ère. La trace pour le col situé au pied du Bec de Grenier est faite (c'est ce que m'avait signalé le gardien du refuge).
Comme c'est l'unique trace de ce désert blanc, c'est celle que l'on emprunte (pourquoi faire compliqué?).
Arrivés au col, la vue est grandiose. Le plateau d'Emparis tout vert, tranche avec les glaciers et les sommets enneigés des Ecrins.
L'Aiguille du Goléon n'est pas encore là ! Il reste une longue arête assez aérienne. Les 3 autres cordées de 4, ont choisi de progresser au centre du glacier.
Mick n'est pas très à l'aise dans ce terrain mixte, mais nous progressons bien. Il faut s'aider des mains, et ne pas hésiter à saisir le rocher pourtant givré.
Nous retrouvons la 1èredes 3 cordées alors qu'ils sortent à leur tour sur l'arête. Nous leur passons de nouveau devant. Il faut trouver le passage, parfois à droite (assez gazeux), parfois à gauche (côté glacier).
Mick prend sur lui. Je suis super content pour lui. Nous sommes maintenant sur un passage un peu plus raide. Je vois qu'il ne faut pas insister. L'alti indique 3 352m.
Nous avons deux possibilités : revenir sur nos pas ou descendre dans le couloir partiellement enneigé pour revenir par le glacier.
Mick n'est pas très rassuré au départ mais finalement le couloir est relativement praticable. La partie haute est délicate à cause d'une roche délitée sous la mince couche de neige. J'assure Mick en corde tendue, et nous progressons par petits bonds. Par contre, le pied du couloir est plus enneigé la progression en est rendue nettement plus facile.
Les autres cordées arrivent au dessus de nous. Comme nous, ils n'iront pas au sommet, mais contrairement à nous, ils repartiront par l'arête.
Plus bas, nous retrouvons leur trace au milieu du glacier. Alors que nous nous déséquipons au pied du glacier, nous retrouvons la famille partie comme nous du refuge. Ils ont fait la moitié de l'arête.
A la descente, je constate qu'il y a quand même une belle bambée. Au refuge Carraud, alors que quelques marmottes pointent le bout de leur museau, nous décidons de tirer vers le lac.
Un troupeau de chèvres broutent dans le « Replat d'Amont », nous découvrons des dizaines de prénoms écrits avec des morceaux de roche. Très original.
Le lac se découvre enfin. Nous ne regrettons pas un instant être revenus par là. La Meije, le Râteau..., le refuge et le lac du Goléon s'offrent à nous. Une véritable carte postale de montagne.
Au refuge nous réglons notre note et après avoir salué les gardiens, nous redescendons dans la vallée. Il est midi, et il y a un monde impressionnant. Cela faisait très longtemps que je n'avais pas vu autant de randonneurs.
Le lac exerce un bel attrait. Mais il se mérite. Ici, on ne s'est pas trop cassé la tête pour tracer le sentier ! Peu de lacets et souvent « Dré dans le pentu ». Nous sommes plusieurs fois sollicités : c'est encore loin le lac ? Difficile de répondre ... tout le monde ne marche pas au même rythme.
Enfin, nous retrouvons la voiture, fin d'une très belle randonnée qui totalise un peu plus de 17 kms et 1600 m de dénivelé.