Ce 12 mai, lundi de Pentecôte, je décide de faire découvrir à Jean-Claude, Pierrette, Mick et Séverine une autre facette de la forêt
des Coulmes : ses hameaux abandonnés. En effet dès le XVIIème siècle, des familles sont venues s’installer dans cette forêt.
La randonnée que j’avais prévue a failli tourner court !! A St Gervais, nous découvrons que la route des Ecouges est fermée pour cause d’éboulement. Nous décidons de poursuivre pour rentrer dans le massif par la Bourne. Coup de chance des travaux de purge, entraînant la fermeture de cette route, sont prévues
à partir du …. 13 mai.
Nous démarrons de La Balme de Rencurel vers 09 heures 30. Nous traversons la Doulouche (petit ruisseau qui prend sa source sous le col de Romeyère), avant d’attaquer la montée. L’ascension est
sympa, en sous bois, sur un sentier empierré vestige d’un ancien chemin muletier. Les jolies orchidées que nous découvrons permettent de faire des petites pauses. En une petite heure on se
retrouve au hameau des Glénats.
Pour la suite, il suffit de suivre le GR9. Les Ailes, les Antis, drôles de noms pour ces hameaux.
Je décide de pousser la randonnée jusqu’au « Pot de la Siva ». C’est ici qu’en 1911, a été construite une école pour assurer la scolarité des enfants des familles installées aux
alentours. Cette école a remplacé celle installée dans une ferme voisine aux Antis, en 1882. L’école de La Siva fût fermée en 1928 à cause du dépeuplement du massif.
Sur le site, des travaux de restauration ont été entrepris afin de valoriser ce patrimoine. Ici une famille de cultivateurs vivait à l’année. On peut encore y voir un four en toit de lauzes, une
citerne cimentée, la ferme.
En 20mn
nous atteignons le hameau de la Goulandière. Là encore un travail de préservation a été mis en place, afin d’étayer les murs des anciennes bâtisses encore présents.
Difficile d’imaginer la vie ici il y a 1 ou 2 siècle. Quelques animaux (vaches, chèvres, moutons), une mule, un âne pour les familles
plus aisées. Il a fallu défricher ces belles parcelles tout autour de hameau !!! Puis il a fallu cultiver le seigle, l’orge, le blé. On descendait le grain au « village » pour le
moudre. Les hivers devaient être rudes et longs.
Une particularité de ces hameaux est l’absence de source (de point d’eau) !!! L’eau vitale à l’homme, au bétail. Sur ce socle calcaire les habitants ont su s’adapter. Ils récupéraient l’eau
de pluie qui coulait sur les toits et la stockée dans des réservoirs. Ils creusaient le long de leur habitation des rigoles, appelées « gabiot », pour canaliser l’eau de ruissellement
jusqu’aux réservoirs.
Mais les années de sécheresse, ces systèmes ne suffisaient pas et il fallait se rendre aux fontaines des villages, parcourir des kilomètres. C’est ainsi qu’on a appelé les habitants des
Coulmes : les chercheurs d’eau.
Le gîte est ouvert et … propre. Mais comme il fait beau, nous profitons d’une table pour manger dehors. La vue est magnifique. Et, en quelques temps, le site est « envahi » de
randonneurs. En fait c’est quatre groupes constitués qui se retrouvent sur ce hameau.
Notre repas pris nous poursuivons en direction, du dernier hameau du secteur : la petite Goulandière. Ce site est aussi beau que le précédent et le travail de préservation du bâti est
remarquable.
Le chemin aboutit au belvédère du pas du Ranc. C’est un joli point de vue qui vous y attend : Les gorges de la Bourne, les
sommets du Vercors.. Une table d’orientation y est présente.
Après avoir pris quelques jolies fleurs en photo (orchis singe, orchis sureau, céphalanthère…) nous remontons sur la Goulandière avant de bifurquer plein Est à travers la prairie. Cette traversée
nous permet de découvrir l’ancien muret de pierres sèches qui formait les terrasses dans ce champ.
La descente est régulière jusqu’à La Balme. On passe par les ruines d’un hameau nommé « le Ranc » sur la fin. Ensuite on longe la Bourne
sur 500 mètres par la route.
Bilan : --- Journée très agréable. Sans grosse difficulté physique.
--- Une belle richesse patrimoniale et florale.