Voici les principales informations données sur le sentier. N'hésitez pas à vous rendre dans cette forêt "des Coulmes" pour vous imprégner des lieux
!!!
La cantine : Pendant la dernière
guerre, bûcherons et charbonniers, vivaient dans cet endroit, désigné tout naturellement « cantine »…. Et le nom est resté. Durant cette période, les charbonniers fabriquaient le
charbon de bois dans les fours métalliques, alors que la méthode ancestrale, perpétuée par certains jusqu’aux années 60, consistait à laisser carboniser des bûches de hêtres disposées savamment
en meules recouvertes de terre, à l’abri de l’air.
La forêt refuge de l’homme en noir : Parce qu’il ne vit pas comme les habitants du village, parce qu’il est en prise directe
avec la nature, parce qu’il est semi-nomade, mais aussi parce que la nuit, il veille en solitaire sa charbonnière, tandis que les autres hommes dorment paisiblement dans la chaleur des villages,
parce qu’il est enfin un maître du feu et un transformateur de la matière, le charbonnier est considéré comme un être ambigu qui fascine et inquiète tout à la fois le
sédentaire.
Le fonctionnement du four : La cheminée et le bois, montés comme dans une meule traditionnelle, sont recouverts par les
éléments métalliques et les conduits d’évacuation des gaz. On fait tomber des braises dans la cheminée, le feu démarre, et la carbonisation se poursuit d’elle-même pendant 24 heures. Il faut
compter environ 07 heures de refroidissement. Un four de ce type peut donc être utilisé ainsi toutes les 48 heures.
De nouvelles charbonnières … métalliques : A partir de 1930, les chantiers forestiers hébergent des travailleurs de toute
l’Europe : chômeurs, puis « chantiers de la jeunesse » et maquisards … Des charbonniers d’un genre nouveau oeuvrent à l’aide des « marmites ». Le four se compose de deux
éléments circulaires superposés et d’un couvercle. Deux personnes peuvent transporter chaque élément à bras. Les fours peuvent ainsi être déplacés à volonté sur les chantiers.
La cuisson du charbon :
1. La carbonisation dure de 6 à 12 jours. On met le feu au moyen de braises déposées dans la cheminée. Des trous répartis
autour de la meule favorisent la circulation de l’air. Le charbonnier surveille cette lente cuisson à 300°C et « nourrit » régulièrement la charbonnière avec du bois. Il faut sans arrêt
modérer ou activer le feu. En fin de cuisson, la charbonnière se ratatine.
2. L’extraction : le charbon cuit est réparti incandescent en arc de cercle autour de l’aire et aspergé d’eau pour
éviter qu’il ne prenne feu. On le laisse reposer pendant 48 heures avant de procéder à la mise en sac (30 à 60 kg).
Sous nos pieds, une
charbonnière : Quelques indices nous donnent à penser qu’ici il y avait une plate-forme charbonnière : une aire plate et
circulaire aménagée, de la terre noirâtre sous les feuilles et l’humus, ainsi que quelques fragments de charbon disséminés ici et là. A proximité se trouve un petit puit, creusé dans la terre,
pour collecter l’eau de pluie utile à la maîtrise du feu.
La charbonnière : une technique
ancienne :La cuisson du charbon en meule, mise au point dès l’antiquité et amélioré au fil des années, est répandue dans
toute l’Europe :
1. Préparation de la plate-forme : un travail de terrassement s’impose
pour obtenir un terrain absolument plat. On nettoie ensuite l’aire de tous les débris végétaux pour éviter les incendies.
2. Edification de la meule : au centre de l’aire, la cheminée est constituée de petites bûches (40 cm de long). On entrepose, sur 2 ou 3 étages, les bois
(1.20m de long) obliquement autour de la cheminée.
3. Préparation du
manteau : des feuilles de hêtres èches, réparties sur l’ensemble de l’édifice, recouvertes ensuite d’une bonne couche de terre.
Des artisans dans la forêt : les paysans-artisans de la région, relayés à partir du 19ème siècle par des charbonniers
italiens, vivent dans des conditions difficiles, à l’écart des communautés villageoises, de Pâques à la Toussait. Ils édifient de fragiles cabanes, au sein desquelles s’installent les équipes de
travailleurs. Femmes et enfants, dès le plus jeune âge, participent à la plupart des travaux : découpe et transport du bois, ramassage des feuilles, surveillance de la meule pendant la
cuisson. Ils se livrent également au braconnage, à des activités de cueillette et cultivent quelques légumes.
Une clairière dans la foret : a la fin du 17ème siècle, les paysans-bûcherons », en quête de terres agricoles et
pastorales nouvelles, ouvrent des clairières dans la foret pour planter des céréales et légumineuses, favoriser le parcours des bêtes (chèvres, brebis et vaches).
Gérer la forêt : Le hêtre a été privilégié, des siècles durant par les charbonniers, au détriment des autres essences. Avec
la « déprise » agricole, les combes les plus fertiles sont progressivement plantées en épicéa, sapin ou pin. La demande en bois de feu diminuant, les propriétaires forestiers
réorientent la gestion des forêts vers la production de bois d’œuvre. La futaie (renouvellement des forêts par germination de graines) est favorisée au détriment des taillis, pour fournir des
arbres de grande taille pouvant être utilisés en menuiserie.
La borne forestière et le charbon : Au 3ème siècle après J.C., l’incorruptibilité du charbon est connue : on
en dépose sous les pierres disposées juridiquement pour borner les héritages. Arrive quelque contestation ? On soulève la pierre et l’existence du charbon prouve qu’elle a été placée à cet
endroit pour servir de borne. Ce procédé est encore utilisé ici vers 1850 : « elles sont solidement enterrées sur une profondeur de 45 cm, et reposent sur un lit de charbon de bois
concassé, afin de constater dans l’avenir leur emplacement ». la forêt et divisée en parcelles, portant chacune un numéro, d’une surface moyenne d’environ 15 hectares. De nos jours, les
lignes de parcelles sont matérialisées par des traits de peinture rouge. Le périmètre d’une forêt domaniale est matérialisé par un fond blanc sur lequel sont peints deux traits horizontaux verts.
Celui d’une forêt communale est signalé par un fond blanc sur lequel sont inscrits deux traits rouges.
Une érosion active : Dans les terrains mamelonnés des Coulmes, la dissolution du calcaire crée des cônes d’effondrement
(dolines), des crevasses irrégulières (lapiaz), des puits verticaux (scialets) et tout un réseau de galeries souterraines. La mise à jour du lapiaz, roche nue, burinée de profondes cannelures,
parfois disloquées en pierriers, est aussi provoquée par l’action de l’homme : défrichement, sur-pâturage, prélèvement de la terre de surface pour les charbonnières.
De la montagne aux piémonts : Les habitants des Coulmes se rendent fréquemment aux marchés de Vinay et St-Marcellin. Les
sentiers favorisent ainsi l’écoulement des denrées des montagnes vers les vallées : bois, charbon, laine, fromages, sans oublier le bétail : des bovins et des caprins. Les textes du
19ème siècles évoquent le « chemin Ferré tendant de Rencurel à St-Marcellin, par le pas du Follet ».